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Hervé BALLAND

Né le 7 janvier 1964 à Champagnole (Jura)
Discipline : Ski de Fond
Ski -Club : Morbier Bellefontaine
Comité sportif : Massif Jurassien
Profession : Vente / location de matériel de ski et de sport

Skieur Alpin jusqu’à l’âge de 16 ans, Hervé se classe régulièrement dans les 10 meilleurs Français aux Championnats de France !

Il décide de pratiquer le biathlon ou il est sélectionné pour les Championnats du Monde et les Jeux Olympiques

Il prend le départ des compétitions de ski de fond avec succès.

Hervé Balland  :

 » les skieurs de fond ne se sauvent plus devant les touristes  »

Rédaction l’Humanité 14 février 1994. Rémi BROUTE

Entretien avec un sportif qui tient la distance.
Ce garçon est un solide gaillard. Un montagnard qui, tout petit, est tombé dans une marmite de neige. Haut comme trois pommes, Hervé Balland dévalait déjà les flancs de son Jura natal, sur les hauteurs de Morbier, au coeur du val d’Orbe. A sept ans, le futur vice-champion du monde du 50 km ne jurait que par l’alpin, dévorant descentes et slaloms.
Le fond, il ne le touchera que sur le tard, lors de son incorporation à l’école militaire de haute montagne de Chamonix.

De là, le Franc-Comtois glissera vers le biathlon pour entrer en équipe nationale en 1986. En point de mire, Hervé Balland visait une belle carrière.

Logiquement qualifié pour les Jeux de 1988 après une deuxième place aux championnats de France, Une bévue administrative l’écarte du voyage à Calgary. Ecoeuré, l’athlète décide de rompre avec le cirque blanc.

Il faudra toute la conviction d’un cadre fédéral de ski nordique, l’entraîneur Norvégien Skidleïn,pour le ramener sur la poudreuse. En fond, style libre, cette fois. Cette nouvelle reconversion l’a conduit jusqu’aux portes de la médaille aux JO d’Albertville, où il termina 5e du 50 km.

L’an passé, à Falun en Suède, il a confirmé sa valeur en s’adjugeant la médaille d’argent aux mondiaux.

Depuis, Hervé Balland a limité ses sorties en compétition, préférant se consacrer à la préparation de ce rendez-vous olympique. Toutefois, le 6 février dernier, le Jurassien a pointé le bout de ses spatules à Megève, histoire d’ajouter un titre de champion de France à sa collection.
Aujourd’hui, sur les terres des seigneurs scandinaves, l’enfant de Champagnole, à trente ans, estime avoir une belle carte à jouer lors du 30 km libre, aujourd’hui.

Avec le recul, votre virage du biathlon au ski nordique est plutôt un succès…

« La première année passée en équipe de France de fond spécial, en 1989-1990, fut douloureuse.
Je n’ai rien réussi, j’étais complètement largué. Physiquement, cette discipline est très dure, beaucoup plus éprouvante que le biathlon. Quand on combine tir et ski, on doit doser ses efforts. Le mental compte énormément. En fond, un peu moins. Là, il faut se livrer au maximum.
En fait, j’ai commencé à prendre confiance, à ressentir de véritables sensations en 1991, quand j’ai fini 11e d’une épreuve de Coupe du monde. Et l’année suivante ce fut Albertville… »

Avant ces JO de Lillehammer, vous n’avez pas hésité à vous isoler en haute montagne. Une vocation d’ermite ?

« Pas spécialement. Je suis toujours rattaché à un groupe d’élite qui s’entraîne sous l’égide de la Fédération. C’est davantage une question d’objectif. Je ne cible que quelques courses sur l’hiver.
Cette saison, je vise les Jeux et une étape de Coupe du monde. Je pense ne pas avoir le potentiel suffisant pour multiplier les compétitions tout en me maintenant au plus haut niveau.
Aussi j’ai choisi de préparer seul mes grands rendez-vous. Régulièrement, depuis cinq ans, je monte à 3.000 mètres. Dans des conditions particulières qui ne satisfont pas forcément les autres skieurs français. Ces séjours en altitude m’apportent un enrichissement sanguin, une augmentation du taux de globules rouges. Les analyses de sang me permettent ainsi d’évaluer mon état de forme ».

Comment se déroule ce genre de stage ?

« Je me rends à Tignes, où je grimpe par paliers : 1.500, 2.000 et 3.000 mètres. C’est à cette hauteur plafond que je passe toutes mes nuits pendant quinze jours. J’installe un matelas au milieu d’un bureau, dans un chalet. Le matin, j’effectue deux heures d’entraînement et l’après-midi 1.000 m de dénivelé. Entre-temps, je descends prendre mon repas de midi à la station. Le plus difficile, au début, c’est de s’acclimater. Les premiers soirs, on souffre d’insomnies.
Mentalement, un séjour comme ça se prépare un mois à l’avance ».

Vous êtes un pur spécialiste du style libre, de la technique skating. Le mode classique n’est donc pas à votre goût ?

« Ça tient à mon parcours original. Je suis venu assez tard au ski nordique. Je n’ai donc connu que le skating – le pas de patineur -, pratiquement pas le style classique. En skating, la course est plus rapide, on donne de la vitesse. Par rapport à la manière traditionnelle, on gagne cinq à dix minutes sur 30 km. En classique, le fondeur reste dans l’axe, sur des traces parallèles. Il utilise un fart de retenue, pour que les skis accrochent bien dans les montées. C’est souvent la souplesse et l’agilité qui font la différence. Les automatismes doivent s’acquérir très jeune. En revanche, pour faciliter le mouvement latéral-oblique du skating, il faut farter en glisse. Là, ce sont les qualités musculaires qui priment ».

Que manque-t-il au ski de fond français pour sortir de l’anonymat ?

« De la neige ! Les Scandinaves en ont huit mois sur douze. Chez nous, au-dessous de 1.000 m, c’est râpé et l’on se tourne vers le football ou le cyclisme. Malgré tout, il y a les sports d’hiver.
Mais ça n’apporte pas beaucoup de licenciés. Les gens, les touristes qui pratiquent le ski nordique, préfèrent le côté dépaysement, balade en nature, recherche de la solitude. Dans le Jura, pour ça, il y a de quoi faire. Cependant, la compétition ne concerne que quelques intéressés, cantonnés dans le Haut-Jura, le Dauphiné et un peu les Pyrénées. Les médias ont sûrement un rôle de sensibilisation à jouer auprès des néophytes. Et puis il manque peut-être aussi quelques installations, comme des canons à neige, pour rester dans le bain blanc en période sèche ».

Le fondeur est un peu le navigateur solitaire de la montagne…

« Quand même pas. Nous sommes un peu moins sauvages. On ne part pas deux ou trois mois sur un bateau. Avant, c’était peut-être vrai. L’image du paysan qui vit seul, coupé du monde.
Aujourd’hui, nous sommes plus ouverts.
Si on aime la nature, l’indépendance, les escapades dans les bois, on apprécie aussi les retrouvailles en famille, avec les amis. On ne se sauve plus devant les touristes »

Voir les images de l’entraînement avant les JO 1992 des skieurs, sauteurs et biathlètes et interviews de Fabrice GUY, Patrice BAILLY SALINS, Christian DUMONT, Stéphane AZAMBRE, Patrick REMY, Hervé BALLAND, Isabelle MANCINI et Didier MOLLARD.

Reportage France 2 – Richard DIOT et Pierre LEPETIT :

http://www.ina.fr/sport/autres-sports/video/CAB92006285/equipes-de-france-de-biathlon-et-combine-nordique-avant-albertville.fr.html

 

Palmarès


1992 :

5e 50 km JO Albertville

1998 :

13e JO Nagano

1993 :

Vice-champion du Monde à Falun

1992 et 1994 :

Champion du monde militaire

1994 :

2e Coupe du Monde à Thunder- Bay
Champion du Monde Militaire en Finlande

1991 – 1996 :

Victoire Transjurassienne
Vainqueur Foulée Blanche

1995 :

Vainqueur Marcialonga

1993 – 1994 – 1996 :

Vainqueur Engadine ski marathon

17 titres de Champion de France

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