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Racines et Historique du ski nordique en France

Les Racines

L’utilisation de skis s’est avérée dans des gravures rupestres vieilles de 4.500 ans. Pour se déplacer, les hommes fabriquent alors les premiers patins à glace constitués de mâchoires ou côtes d’animaux percées aux extrémités : des fossiles de patins ont ainsi été retrouvés datant de 1000 ans av. JC.

Les ”Jeux” d’hiver, une origine lointaine

Au Moyen Age et à la Renaissance, skis, raquettes, traîneaux et patins à glace sont construits artisanalement pour servir principalement à la chasse, à la guerre, au transport et au commerce de marchandises. Mais ils sont aussi utilisés en guise de distraction et de jeu par les populations.
Pierre de Coubertin part à vingt ans pour l’Angleterre. Il y découvre les pratiques sportives et perçoit le sport comme facteur d’éducation de la jeunesse. Il ambitionne alors de réorganiser le mouvement sportif, d’abord national, ensuite international : c’est la grande aventure du mouvement olympique.

Les premiers Jeux olympiques s’ouvrent à Athènes le 6 avril 1896. 311 athlètes masculins s’affrontent dans neuf sports inspirés des épreuves antiques (athlétisme, lutte) ou liés au phénomène sportif moderne (cyclisme, tennis).

Une épreuve de sport d’hiver en patinage est proposée mais, pour des raisons techniques et par manque de temps, la patinoire n’est pas construite. Il faudra attendre les Jeux de Londres en 1908 pour que cette épreuve soit au programme.
Coubertin définit les principes de l’Olympisme dans une Charte toujours en vigueur aujourd’hui : »Le but de l’Olympisme est de mettre partout le sport au service du développement harmonieux de l’homme, en vue d’encourager l’établissement d’une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine ».

Dès la fin du 18ème siècle, les premiers alpinistes s’élancent à la conquête des montagnes enneigées : Jacques Balmat et Michel Gabriel Paccard foulent le sommet du Mont-Blanc en 1786. Quant à Marie Paradis, elle est la première femme à réussir cet exploit en 1808.  » Vacances en Haute-Savoie « , Simont, 1919, lavis d’encre de Chine, coll. MNS, inv. 2005.105.3 ©MNS, Photo Georges Poncet, 2005
Dans les pays du Nord de l’Europe, le patinage se développe sur les canaux gelés à partir du Moyen Age, pratique largement représentée dans la peinture flamande du 16ème et 17ème siècle.

« Dans un texte de la fin du 12ème siècle relatif à la Vie de saint Thomas Becket, William Fitz Stephen décrit des scènes de patinage d’enfants sur la Tamise gelée. En France, des patins aménagés dans des radius de bœufs ont été retrouvés à Saint-Denis, près de Paris. Ces patins sont parfois fixés à la chaussure à l’aide d’une lanière de cuir. Le pied ne quittant jamais la glace, les patineurs se propulsent à l’aide de bâtons ferrés.
Dans les pays du Nord de l’Europe, le patinage se développe sur les canaux gelés à partir du Moyen Age, pratique largement représentée dans la peinture flamande du 16ème et 17ème siècle.
Dès la fin du 18ème siècle, les premiers alpinistes s’élancent à la conquête des montagnes enneigées : Jacques Balmat et Michel Gabriel Paccard foulent le sommet du Mont-Blanc en 1786. Quant à Marie Paradis, elle est la première femme à réussir cet exploit en 1808.

 

La naissance des “sports” d’hiver modernes

Dès le 18ème siècle, les Alpes attirent en été une clientèle mondaine anglo-saxonne avide de sociabilité mais aussi de randonnée et d’alpinisme. A la fin du 19ème siècle, elles s’ouvrent au tourisme hivernal en Suisse, puis en France. La clientèle s’initie à de nouveaux loisirs sur neige et sur glace.

En 1864, dans la station de Saint-Moritz (Suisse), l’hôtelier Johanes Badrutt lance la saison touristique hivernale. Il propose à sa clientèle habituée aux séjours estivaux de revenir à Noël pour continuer à se divertir. C’est la naissance du tourisme hivernal qui se développe aussi en France, notamment à Chamonix.

Les sports d’hiver (curling, patinage, luge, bobsleigh) sont pratiqués à cette époque par un petit nombre de privilégiés, aristocrates et bourgeois britanniques et bientôt français, dans les stations de villégiature.

Les premières stations de sports d’hiver (Davos, Chamonix) recréent l’ambiance festive des grands villes. Avec le prolongement de la saison touristique en hiver, de nouvelles infrastructures routières et ferroviaires voient le jour.

Le début du 20ème siècle voit l’invention de nouvelles pratiques : skijoering, ice-yatching, vélo-ski, tennis sur glace. Ces ”sports” connaissent un succès éphémère, hormis le skijoering en démonstration à Saint-Moritz en 1928 et toujours pratiqué. Ils témoignent de l’engouement pour les sports d’hiver.
Longtemps pratiqué exclusivement l’été, l’alpinisme hivernal va se développer lentement, à mesure que les peurs associées à la neige(froid, solitude, avalanches) disparaissent.

Du tourisme aux premières compétitions

Le besoin de mobilité des troupes alpines, la modernisation des installations d’accueil et des matériels, ainsi que l’introduction des premières compétitions sont autant de facteurs favorables à l’essor des sports d’hiver à l’orée du 20ème siècle. Pour le ski, les exercices et concours militaires sont déterminants.

Le patinage est l’un des rares sports d’hiver qui se pratique en toute saison dans les grandes villes. Avec le procédé de fabrication industrielle de la glace, les premières patinoires urbaines apparaissent dans les années 1860 au Canada. Ces ”Palais de glace”, qui surgissent à Paris comme en province, permettent une pratique mondaine et distinctive.

A la fin de 19ème siècle, les moyens de déplacement sur neige et glace se transforment en matériels de compétition. Sondre Norheim invente une nouvelle façon de tourner, le “télémark”, révolutionnant la descente à ski.
Henri Duhamel et ses amis alpinistes grenoblois font venir des paires de ski des pays nordiques en 1889 pour les adapter aux reliefs pentus des Alpes.

A partir de 1900, le Capitaine Clerc, dans la région de Briançon, prouve la supériorité des skis sur les raquettes pour le déplacement des soldats alpins.
Le premier concours international de sports d’hiver, organisé par le Club Alpin Français, a lieu en 1907 à Briançon-Montgenèvre. Devant son succès, les compétitions se multiplient sur l’initiative de journaux, d’hôtels ou de syndicats d’initiative dans les ”stations” de montagne.

L’instauration des J.O. d’hiver, un slalom semé d’embûches

Avant 1924, quelques sports “d’hiver” sont déjà inscrits au programme olympique : le patinage à Londres (1908) et le hockey à Anvers (1920). Les Scandinaves s’opposent néanmoins à l’organisation de véritables Jeux olympiques d’hiver pour ne pas concurrencer leurs propres “Jeux du Nord”. Mais le succès de la “Semaine internationale des sports d’hiver”, qui se tient à Chamonix en 1924, lance l’aventure olympique hivernale.

Les ”Jeux du Nord” sont créés en 1900 par les Scandinaves. Célébrés jusqu’en 1926, ils comportent des épreuves de ski nordique, de bandy (variante du hockey sur glace), d’escrime, de course à cheval et de natation.
Après le succès du patinage à Londres (1908), on pense l’accueillir aussi à Stockholm en 1912, mais les pays scandinaves s’y opposent. Il faut attendre les

Jeux olympiques d’été d’Anvers (1920) pour que des épreuves de patinage aient à nouveau lieu, et que le hockey
Les Scandinaves refusent les projets d’organisation de Jeux d’hiver réitérés par les Canadiens, Suisses et Français. En 1921, une solution intermédiaire est trouvée : une “semaine internationale des sports d’hiver” sera organisée
par le CIO à Chamonix en 1924, mais indépendamment des Jeux olympiques tenus durant l’été à Paris.
L’introduction du ski alpin aux Jeux est liée à l’acceptation par les Scandinaves des épreuves de ”slalom” et de descente inventées par l’Anglais Arnold Lunn dans les années 1920. Il faudra attendre
1936 et Garmisch-Partenkirchen pour que le ski alpin soit enfin au programme olympique

 

Equipements spécifiques

La pratique des sports d’hiver se déroule sur neige, sur glace, en plein air ou à l’abri des intempéries. Elle nécessite la construction d’installations spécifiques : patinoire, anneau de vitesse, tremplin de saut à ski. Pistes de bobsleigh et de luge, pistes de ski alpin et de fond sont elles aménagées en montagne dans la nature. Pendant longtemps, le déroulement des épreuves en plein air est resté dépendant des aléas climatiques. Depuis l’arrivée de la glace et de la neige artificielle, la disponibilité des équipements est assurée pour les épreuves.
La rentabilisation de ces aménagements, coûteux, après les Jeux, posent de nombreux problèmes aux collectivités ayant réalisé ces investissements. Le tremplin de saut de Holmenkollen (construit pour les Jeux d’Oslo de 1952) bénéficie depuis d’une valorisation touristique importante avec la mise en place de visites guidées, la création d’un musée du ski et d’un simulateur de sauts.
Seules les épreuves sur glace (patinage artistique et de vitesse) nécessitent la construction de bâtiments architecturaux adaptés. Ces “palais de glace” servent par la suite de patinoire pour le grand public comme à Albertville, ou sont reconvertis, comme à Grenoble, en salle de spectacle.
A l’origine, les pistes de bobsleigh étaient naturelles. La première piste de bobsleigh artificielle avec glace naturelle fut inaugurée en 1904 à Saint Moritz. La plupart des pistes de bob existant actuellement dans le monde, aussi utilisées par la luge et le skeleton, ont été créées à l’occasion de Jeux olympiques

 

L’histoire du ski en France…par Pierre DORNIER

Contrairement à ce que dit la légende du maire des Rousses Félix Péclet se transformant en facteur à ski pendant une tempête, le ski n’a pas d’abord été utilitaire pour se transformer ensuite en loisir et sport.
Il a d’abord été touristique, importé en Suisse qui avait une structure hôtelière, puis franchisant la frontière vers 1895 (première traces venues de Suisse sur le Larmont) et au Rousse en en 1899, par un Anglais venu également de Suisse.
Bientôt les Jurassiens voient un moyen de  contrebande et à l‘inverse un équipement pour les douaniers) mais surtout un jeu et un sport.
Alors que le premier concours a eu lieu dans les Alpes à Briançon fin 19eme, dans le Jura  le premier concours à ski se déroula en 1907, sous l’égide du CAF à Morez, mais le premier concours international fut celui des Rousses en 1909, celui de Pontarlier ayant lieu en 1911.
Les concours comprenaient alors fond et saut.

Le fond

Le fond s’est fait connaître en France avec les J.O de Grenoble, puis grâce à Jean-Paul Pierrat médaille de bronze  aux championnats du Monde de 78  sur 50 km à Lathi, année où il remporta aussi la Vasaloppet. Ensuite le Jurassien Hervé Balland fut le seul médaillé français, avec l’argent en 93 sur 50 km aux mondiaux de Falun.

Auparavant le ski Jurassien avait été présent aux J;O avec les Raymond Berthet , Victor Arbez, Léonce Cretin, Robert Gindre, Marius Mora.

Le Jura affirme aussi  son identité nordique avec la création de la Transjurassienne  en 1979 (la Progressime)  devenue la première épreuve française, l’égale des plus grandes courses mondiales dans la Worldloppet.

Le saut et combiné nordique

Le saut a toujours été pratiqué dans le Jura où les tremplins étaient nombreux dans les villages.

Les Jurassiens furent souvent les meilleurs Français, les Monnier, Arbez, la dynastie Jeanprost Claude le père et Nicolas le fils étant sélectionnés olympiques. Mais c’et évidemment à travers le combiné que les Jurassiens se sont surtout mis en évidence avec le fameux doublé olympique or et argent de Fabrice Guy et Sylvain Guillaume en 92 à Albertville.

Le combiné nordique une spécialité  locale qui se cultive à Chaux-Neuve où les tremplins de 90 m construits dans les années 90, accueillent régulièrement des Coupes du Monde

Le biathlon

La chasse à skis n’a jamais été pratiquée dans le Jura, mais le biathlon y est pourtant devenu une autre spécialité du pays.

Cette discipline née en 1767, pratiquée depuis les années 50 dans la cadre de l’UIPM (Union internationale du pentathlon moderne) puis UIPM Biathlon,  dont les premiers mondiaux eurent lieu en 58 , les premiers J.O en 60, se développa grâce notamment au Pontissalien Robert Gallezot. C’est lui qui obtint l’inscription du biathlon féminin aux J.0 de 92 où s’illustrèrent les Françaises.

Après de nombreuses participations olympiques des Denis Sandona, Yves Blondeau, Yves Maréchal, Patrice Bailly Salins obtint le bronze au relais à Lillehamer en 94, et un titre mondial en 95. Avant le bronze du relais olympique à Salt Lake City de Gilles Marguet, Vincent Defrasne et Julien  Robert.

Les médailles d’or des Doubiens Vincent Defrasne et Florence Baverel aux J.O de Turin 2006, leurs titres mondiaux individuels ou en relais ont affirmé encore plus fort  la vigueur du ski nordique jurassien.

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