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Raphaël POIREE

Biathlon

Né le 9 août 1974 à Rives (Isère )
Il a grandi à La Chapelle en Vercors, dans la Drôme.

C’est sans aucun doute l’un des meilleurs biathlètes de l’histoire, se distinguant par un palmarès exceptionnel auquel il ne manque que l’or olympique.

Il a notamment été 8 fois champion du monde et a remporté 4 fois la Coupe du monde.

Un personnage hors norme

Source Ski-Chrono

 » Ce que j’ai réussi, c’est en travaillant  »

Raphaël Poirée est monté sur le podium des huit dernières courses de Coupe du Monde de sa carrière.

Les qualités, on les développe et l’important, c’est de les optimiser.

Moi j’ai mon histoire, la mienne, celle d’un jeune homme maigrelet et réservé. Certaines difficultés m’ont aidé à me dire un jour que mon rêve était de devenir champion du monde de biathlon. J’ai alors tout mis en œuvre pour cela. A la base, à part courir assez bien, je n’avais aucune qualité. Tout ce que j’ai réussi c’est en travaillant.

Tout cela se joue à peu de choses, ta force, l’entourage, un mot que l’on te dit à un moment précis, un sportif que tu vois à la télé et dont l’image te suit toute ta vie.

Comme un chef d’entreprise

Pour être champion du monde, je me suis tracé une ligne de conduite dans laquelle je ne devais pas construire ma carrière comme une vie privée. Etre dans le sport de haut niveau, c’est mener une entreprise dont j’étais le Voss. Dans ce fonctionnement, je ne pouvais pas me lier d’amitié avec mes coéquipiers !

Faire le métier

J’ai terminé ma carrière en faisant le métier jusqu’au bout pour gagner. J’ai trop souvent vu des athlètes skier leur dernière course en costume, une cloche autour du cou et s’arrêter au milieu de la piste pour boire du Pontarlier ! Par respect pour le public et l’importance du comportement des sportifs aux yeux du public et des jeunes, je ne pouvais donner cette image de moi et de mon sport. Dans la vie actuelle, c’est important de véhiculer une image sérieuse, de travail et d’application. J’ai grandi avec celle de Carl Lewis, la pureté du geste. Les gens vont payer un abonnement à Eurosport : on se doit de leur donner ce qu’ils veulent et attendent.

Le combat sur la piste avec Björdalen a « booster » la discipline biathlon.
Dès l’arrivée de Björdalen sur le circuit, plus un athlète ne sortait. Les télés sont arrivées, il y a eu un engouement et cela s’est développé.

Relations de stars

Au début, j’étais en admiration devant lui et cela m’a coûté des victoires. Il y avait trop de respect et je n’osais pas le dépasser sur la piste !
J’étais le p’tit élève qui voulait apprendre, je suis devenu ensuite l’égal du maître, puis je l’ai dépassé. Depuis il est repassé devant et au niveau de nos relations, on s’est perdu de vue.

Après et comme vous le savez, cela a été une bonne bataille. Il étais plus fort que moi en ski, j’étais plus fort que lui au tir. J’ai apporté le tir rapide qui m’a permis pendant trois ans d’être devant lui. Ma relation avec Liv a encore donné du relief à notre rivalité.
On a emprunté des chemins différents, je suis plus famille, j’ai une autre façon de voir les choses. Pour moi Björdalen est un robot, c’est gagner pour gagner et encore gagner…Vraiment on s’est perdus.

Les Jeux

Il m’a fallu du temps pour être champion du monde ou gagner la Coupe du monde. Les Jeux ? Peut-être que je ne me suis pas imprégné comme il le fallait. Dans cette compétition en France, on a un problème de culture, de logistique, d’entourage. Pour être fort à Turin, j’aurais du prendre une année sabbatique en 2004.Cette année là, j’ai tout gagné, cela faisait dix ans que j’étais sur le circuit, il y avait les médias, les sponsors, je venais d’être papa, j’avais besoin de couper. Ma femme Liv aurait dû arrêter et moi prendre une année pour souffler.
Mais je suis fier de ce que j’ai fait avec Liv, on a progressé ensemble et en même temps, c’est rare.

Le biathlon en France

On fait trop souvent les choses à moitié en France. Il faut choisir un bon endroit, attirer la télé, pour moi l’IBU est obligée de passer par la France si elle veut continuer à développer la discipline. Sinon, à force d’aller dans les mêmes endroits, le biathlon deviendra trop fermé.

La méthode Poirée est-elle applicable à d’autres, une équipe ?

Ce n’est pas certain. Il y a des règles à suivre. Ne pas se fermer, aller chercher des choses ailleurs, développer le matériel…Ce sont des bases.
Ensuite, il faut adapter un fonctionnement à sa personnalité. Simon Fourcade ne deviendra jamais Raphaël Poirée. Il ne deviendra fort qu’en qu’en trouvant ce qu’il lui convient le mieux. Un groupe, cela ne se construit pas allant manger des pizzas, mais par le travail. L’ambiance c’est en bossant qu’on l’optimise.

On m’a souvent reproché de ne pas donner suffisamment à l’équipe. Je n’étais pas entraîneur, ce n’était pas mon rôle. C’est grâce à cela que je suis devenu fort, je suis toujours allé chercher les choses par moi-même et c’est ce que j’attends des autres. Cela doit être leur démarche et c’est la seule manière pour que les conseils portent. J’ai l’impression que les gens se sont plus ouverts à ce que je pouvais dire au moment où j’ai annoncé que j’allais partir. C’est un peu frustrant, mais logique aussi. Je n’ai jamais mélangé l’amitié et le sport, cela été une règle.

Mes amis sont en dehors du sport. Le sport c’était mon travail. C’est sûr quand tu gagnes, tu as pleins « d’amis ». Quand tu réussis un résultat, tu reçois des tonnes de messages. Quand çà ne va pas, deux. Mais ce sont ces deux là qui comptent le plus.

Reconversion

La vie est une course, j’ai horreur des gens qui se laissent aller, je veux réussir dans autre chose…
Je me vois à la tête d’une entreprise que j’ai créée, dans le sport ou autre domaine.
J’aimerais bien « driver » des athlètes. Pas les entraîner mais les orienter et les diriger. Pour moi, dans les affaires, un manager qui fait son boulot est un champion. Je me vois bien dans le biathlon avec deux ou trois personnes.

Les entraîneurs actuels reproduisent trop les schémas qui ont marché avec eux sans analyser leur méthode. Mais on ne peut façonner un athlète à son image. C’est le sportif qui décide ce qu’il veut faire de sa vie et de sa carrière. L’entraîneur doit l’aider à des moments précis, lui donner les clés. Avec des jeunes, il faut prendre le temps, on a tendance à vouloir aller trop vite et à rendre le sport chiant.

Mes Valeurs

C’est l’Amour ! Quand ma fille me dit « papa », j’ai la chair de poule. Il n’y a rien de plus fort.

Raphaël Poirée, est sans aucun doute l’un des meilleurs biathlètes de l’histoire, se distinguant par un palmarès exceptionnel auquel il ne manque que l’or olympique.

Par ailleurs, il forme un couple en or avec l’ancienne biathlète norvégienne Liv Grete Poirée (née Skjelbreid) avec qui il s’est marié en 2001 et avec qui il a eu trois filles : Emma, Anna et Lena.

Le 28 décembre 2009, il est victime d’un grave accident de quad chez lui à Eikelandsoen (Norvège) lors d’une promenade avec sa femme Liv et sa deuxième fille Anna. Ses cervicales ont été touchées. Il a ainsi été opéré le 3 janvier 2010 pendant plus de 10 heures. L’opération a donné des résultats satisfaisants. Quasiment miraculé, il évite la paralysie de peu et n’a que peu de séquelles3.

Entraîneur

Raphaël se consacre entièrement à l’encadrement et à la formation de biathlètes.

2008 / 2009 : Entraîneur de l’équipe nationale B de Norvège.

2009 / 2010 : Entraîneur de l’équipe nationale junior féminine de Norvège.

Palmarès


Débuts en biathlon

Après avoir franchi les étapes dans les catégories juniors, Raphaël effectue ses grands débuts en Coupe du monde en 1995 à Lathi (Finlande).

Sa première course, un individuel, n’est pas une contre-performance puisqu’il obtient une honorable 41e place en faisant 4 fautes au tir.

Il fait quelques autres apparitions en Coupe du monde et marque ses premiers points en obtenant une 16e place sur un individuel à Oslo-Holmenkollen dès le début de la saison 1995/1996.

Cette saison le révèle comme l’un des espoirs de la discipline puisqu’il obtient ses premiers podiums et marque régulièrement de gros points. Ainsi, c’est encore lors d’un individuel à Osrblie (slovaquie) qu’il obtient son premier podium en finissant à la deuxième place.

Il conclut sa première année complète en finissant à la 17e place du classement général de la Coupe du monde.

Il obtient finalement sa première victoire sur le circuit mondial sur un sprint à Ruhpolding (Allemagne) lors de la saison 1997/1998. Il connaît sa première sélection pour les jeux olympiques de Nagano en 1998 mais ne remporte pas la moindre médaille.

Domination mondiale

Huit titres de champion du monde et 103 podiums en coupe du monde

Raphaël Poirée s’affirme progressivement comme le meilleur biathlète du moment en remportant le classement général de la Coupe du Monde lors de la saison 1999/2000.

Plus encore, il remporte son premier titre mondial en 2000 à Oslo.

Il confirme les deux saisons suivantes en remportant le classement général de la Coupe du monde et en remportant un nouveau titre mondial.

Ces années voient également la montée de l’adversité avec l’autre champion du biathlon, le norvégien Ole Einar Björdalen. Ils ont tous les deux la particularité d’avoir le même âge et, de ce fait, d’avoir un parcours similaire puisque Bjørndalen a remporté le classement général de la Coupe du monde en 1998.

Le duel qui anime le circuit mondial préfigure une lutte aux couteaux lors des Jeux Olympiques de Salt lake City organisés en 2002. Alors qu’il fait figure de favori avec son homologue norvégien, Raphaël ne remporte que la médaille d’argent de la poursuite alors que Bjørndalen écrase la compétition avec quatre médailles d’or. Raphaël remporte également le bronze avec le relais français. Cependant, Raphaël n’a pas gagné la médaille d’or qu’il espérait mais décide tout de même de se fixer comme objectif les prochains Jeux.

Quête de l’or olympique
Raphaël repart de plus belle malgré sa relative contre-performance olympique. Ainsi, il remporte plusieurs titres mondiaux et une nouvelle Coupe du monde. L’année 2003 / 2004 marque le début de la reconnaissance au niveau français où le biathlon n’est pas très populaire. Ses performances aux Championnats du Monde de biathlon à Oberhof (Allemagne) où il obtient trois titres s’ajoutent aux quatre remportés par son épouse, la biathlète norvégienne Liv Grete Poirée. Le couple franco-norvégien qui réalise une véritable razzia, monopolisant la quasi totalité des victoires, contribue à faire parler du biathlon dans un pays peu habitué à voir les sports d’hiver faire l’actualité sportive. Cette période marque l’apogée de la carrière de Raphaël Poirée. Plus que jamais, le français devient une des stars du biathlon notamment dans les pays où les sports d’hiver sont rois.

En 2006, Raphaël participe à ce qui pourrait être ses derniers Jeux olympiques et donc sa dernière occasion de remporter l’or. Malheureusement, lors de ces Jeux Olympiques de Turin, il ne réalise pas son objectif d’obtenir enfin le seul titre qui lui manque : le titre olympique. Il échoue dans les épreuves individuelles, le tir en étant la principale cause. De plus la poisse s’acharne sur son rêve puisqu’il connait des problèmes de ski lors de la poursuite. Toutefois, après une période de remise en cause et de baisse de moral, il se reprend pour l’épreuve par équipe. Il réalise, lors du dernier relais, une fantastique remontée sur le concurrent suédois qu’il bat de quelques centimètres pour obtenir la médaille de bronze.

Fin de carrière

Le 6 février 2007, après sa victoire au 20 km individuel des Championnats du Monde de 2007 à Anterselva (Italie) Raphaël Poirée crée la surprise en annonçant qu’il mettra un terme à sa carrière à la fin de la saison, renonçant donc à ses rêves olympiques mais pour se consacrer à son épouse, Liv-Grete, et à ses deux filles, Emma et Anna : « Ma petite Emma m’a dit « je t’aime papa et je veux que tu restes avec moi » et quand ton enfant te dit cela, c’est la priorité absolue, devant le succès sportif. » Il remporte encore deux médailles les jours suivants, en argent et en bronze. Dès lors sans pression pour la fin de la saison, le biathlète remporte 3 victoires consécutives à Lathi puis une 4e à Oslo – Holmenkollen (et 2 2èmes places), et dépasse le nombre symbolique de 100 podiums (103) en carrière, performance que seul Ole Einar Björdalen avait réalisé jusque là. Il dispute sa dernière épreuve de Coupe du monde à Oslo – Holmenkollen lors d’une Mass-Start. L’histoire retiendra un dernier sprint mémorable pour la victoire avec son grand rival de toujours Lle Einar Björdalen qui bat le français pour quelques millimètres que seule la photo finish pourra départager le 11 mars 2007 à 15:10.

Raphaël Poirée finit ainsi une carrière exceptionnelle sur une deuxième place, son 103e podium en carrière au cours de laquelle il a remporté 44 victoires en Coupe du monde. Viennent s’ajouter quatre victoires au classement général de la Coupe du monde (4 gros globes de cristal) et dix petits globes de cristal des spécialités. Un gros globe de cristal lui tendait encore les bras, ainsi que le petit globe de la Mass-Start, mais Poirée, homme de caractère et de parole avait décidé, annoncé et surtout promis à sa fille, qu’il s’arrêterait à Oslo – Holmenkollen, haut-lieu du ski nordique, devant sa seconde patrie la Norvège en cours de saison. Une fin de carrière au sommet, une sortie par la grande porte…

Jeux Olympiques


2002 :
Argent poursuite
Bronze relais

2006 :
Bronze relais

Championnats du monde

2007 :
Or Individuel
Argent Relais mixte
Bronze Mass start


2006 :
Bronze relais mixte

2005 :
Bronze Mass start

2004 :
Or Sprint
Or  individuel
Or Mass start
Argent Poursuite

2003 :
Bronze Mass start

2002 :
Or Mass start

2001 :
Or Mass start
Or Relais
Argent Poursuite

2000 :
Or Mass start
Bronze poursuite

1998 :
Bronze poursuite

Coupe du Monde

4 fois vainqueur du classement général (4 gros globes de cristal) en 2000, 2001, 2002 et 2004
10 « petits » globes de cristal
103 podiums individuels
44 victoires
39 deuxièmes places
20 troisièmes place

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