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Paroles d’experts

« Développer la culture nordique française« 

Le programme relais jeunes est la partie principale de la mission de l’association UNIVERSKI, les membres experts, capables de transmettre leurs expériences, connaissances et compétences, s’y attachent jour, après jour.

Les skieurs, toutes générations confondues, sont le cœur des activités. Les spécialistes volontaires de l’association UNIVERSKI veille à ce que leurs voix soient entendues lors de toutes grandes décisions prises, parce que les skieurs sont à même de contribuer efficacement aux travaux de l’éternelle évolution des disciplines nordiques.

Les experts UNIVERSKI se préparent à leur rôle de modèle auprès des jeunes athlètes, ils veulent contribuer à préparer (hors stade) les jeunes pour les JO 2014 – 2018 – 2022… ils souhaitent vivement développer la culture nordique française.

Yves BLONDEAU, sélectionné olympique 1976 et 1980

« Sanctionner le passé ne suffit pas, il faut préparer l’avenir » développe l’ex international de ski de fond et de biathlon.

« Il s’agit de prendre en bonne considération les fondamentaux du ski, de respecter les organisations, les règles et ne pas confondre bâtisseurs et utilisateurs ».

« A travers les dossiers que nous traitons à UNIVERSKI, nous sentons le ski nordique de plus en plus divisé. Le temps du chacun pour soi a remplacé l’envie de vivre ensemble, on cherche à se protéger de l’autre et…le « consommateur » ignore le bâtisseur ».

« A la base, les ski-clubs accueillent, initient, éduquent, inculquent et forment les jeunes skieurs en alpin et en fond. Ces derniers se spécialisent dans ces deux premières disciplines populaires ou s’orientent et se dirigent par la suite dans le saut à ski, le combiné nordique ou le biathlon. Il est donc obligatoire d’unir les forces à la base pour renforcer les structures d’apprentissage, indispensables et bénéfiques pour chaque discipline par la suite et, qui s’inscrive dans la durée. Il est primordiale d’initier au démarrage les plus jeunes aux jeux de neige, intégrer l’éducatif [alpin, fond, télémark, ski-cross…], de les inviter à explorer les activités estivales complémentaires de base avant de partir trop vite vers une spécialisation insouciante, voir prématurée ». Il est capital de passer par la phase d’instruction pédagogique, technique (familiarisation matériel), sensorielle (touché de neige), d’adresse et d’habilité…avant de s’inscrire dans un façonnage précoce du corps et d’une aléatoire carrière…la vie de chaque jeune individu est en jeu ».

Une alchimie collective
« Le ski a aussi un geste professionnel incluant une vaste alchimie collective. Un skieur ne doit pas seulement jouer, s’entrainer et concourir sur le tapis blanc, il doit connaître la neige (poudreuse, mouillée, gelée, transformée…), la température de l’air et de la neige, son hygrométrie, réfléchir à quels skis utiliser, quels farts appliquer, comment se vêtir et s’alimenter, comment s’entrainer et avec quel coach, comment récupérer, se préparer mentalement, utiliser quelle tactique de course, adopter quelle stratégie… »

L’énergie dépensée par les athlètes est énorme, elle ne se quantifie pas, parce qu’elle nait la plupart du temps dans l’enfance.
« La répétition des gestes et l’entraînement par tous les temps deviennent naturels, mais les sacrifices sont nombreux et c’est le prix à payer pour accéder aux jeux. Le ski, à un tel niveau de compétition ne s’improvise pas, il se construit jour après jour dès le plus jeune âge…les skieurs, comme n’importe quel chef d’entreprise, ne peuvent pas compter que sur leur seule bonne étoile. Le ski demande de la maturité et les jeux olympiques ne sont pas chose dérisoire, jeux de cirque pour amuser les peuples ou jeux d’affaires juteuses des businessmans avisés. Le ski olympique est un globe d’air naturel et humain, les skieurs experts peuvent eux aussi donner la leçon ».

Daniel DREZET, sélectionné olympique 1976

« Nous espérons insuffler exemplarité, énergie et enthousiasme aux jeunes skieurs et leur servir de guide » .

« Pénétrer l’univers du ski c’est : apprivoiser la neige et le matériel, travailler le geste, décoder son langage, répéter la rythmique de la glisse avant d’entrer en scène »

« l’apprentissage passe par la curiosité, l’écoute, la décision d’aller là où est l’envie, la persévérance…dans une certaine autonomie » – « Le jeune skieur doit très vite trouver son équilibre entre sa vie personnelle et sa future carrière, en restant ouvert aux autres » – « Chaque jour, le skieur doit s’employer à fond, se concentrer sur l’utilisation de son énergie pour aller au bout de son idée, de lui-même pour espérer peut-être jouer dans le stade des grands et aller pourquoi pas sur le toit du monde »

Fabrice GUY, champion olympique 1992

« Animer l’élan positif »

« Nourrir les rêves et construire ensemble les projets qui tiennent à cœur » – « Servir de modèle aux jeunes athlètes passionnés est un moyen pour nous de leur montrer que les enseignements qu’ils tirent de la pratique de leur sport leurs seront utiles dans la vie, que ce soit maintenant ou plus tard »

« Le programme culturel et éducatif encourage les jeunes athlètes à voir plus loin que la compétition et à participer à des activités (des séances d’information, de formation et d’intervention dans des opérations de relations publiques par exemple) qui prônent l’esprit d’ouverture, d’expérience et d’engagement » .

« J’ai la ferme intention d’encourager les jeunes athlètes à se mobiliser en faveur du programme culturel et éducatif [qui n’est pas obligatoire] » – « Je comprends parfaitement que les performances passent avant tout. Cela étant, le programme UNIVERSKI peut leur apporter énormément pour leurs résultats futurs » poursuit Fabrice Guy.

Fabrice Guy partage son vécu
(Extrait ski-chrono 2007)

Le leader des années 90, le conseiller et technicien des années 2000, vous dicte ses expériences et ses multiples connaissances…

Le Combiné Nordique c’est 2 disciplines, 2 fois plus de travail…

« Sportivement, le fait de combiner deux disciplines c’est quelque part que l’on s’éclate en saut à ski et à ski de fond et que l’on ne veut pas choisir entre les deux. Au départ, on a un point fort et un point faible, mieux vaut que le saut soit le point fort parce qu’avec les règles actuelles de notation, c’est avantageux. Physiquement, associer deux sports antagonistes çà oblige à travailler deux fois plus, les groupes musculaires travaillent différemment et procurent des fatigues différentes aussi…Réussir dans le Combiné Nordique, c’est trouver un équilibre au plus haut niveau ».

– Conseils d’entraînements…

– Musculation et souplesse…
Le travail s’effectue surtout au niveau des jambes, parce que le saut à ski se joue à 80 % avec la partie inférieure du corps. On recherche la détente, la vitesse, l’explosivité…Pour cela, il s’agit de privilégier le travail en salle avec des séances de squat par exemple. Il suffit juste d’une barre avec des poids. Ne pas oublier qu’un muscle étiré, est un muscle performant qui apporte plus de sensation.

– L’alimentation…
C’est comme pour les autres sports, si tu veux réussir, il faut une bonne hygiène de vie.  » User, mais pas abuser « , c’est ce qu’il faut garder en tête, surtout quand on est jeune. Chercher à supprimer certains aliments, le sucré par exemple qui peut devenir très lourd à gérer. Mais attention il n’est nullement question de faire naître un sentiment de frustration !

– Le matériel, le fartage…
C’est la prolongation de ton corps, il faut l’apprivoiser, l’accepter être en communion avec lui, comme une partie de soi-même. S’y intéresser et chercher à comprendre pourquoi ça glisse ou pas. Echanger avec son technicien et établir une grande complicité avec lui dans le choix du matériel avant une course reste un élément essentiel pour rester concentré la préparation et la performance.

– L’environnement…
Quand tu rentres à la maison, ce que les gens te disent peut avoir beaucoup de conséquences. Il ne faut pas que l’on te voit trop beau, ni que l’on cherche à te comparer. Savoir se ménager des plages échappatoires et de d’isolement pour ne pas rester uniquement dans le monde de la compétition, c’est très important. En ce qui me concerne, j’aimais me retrouver dans la nature, découvrir les espaces.

– La confiance…
La confiance vient avec l’entraînement et la répétition des courses. Bien se préparer pendant la période estivale est capital : faire des sauts pour repérer et apprivoiser le mouvement, mémoriser les bons essais dans un coin de sa tête et en ressortir l’image et les sensations dès le début de l’hiver. Les longs mois de préparation hors saison permet de tenir tout l’hiver physiquement et mentalement.

– La préparation mentale et stratégie de course…
Il s’agit de travailler sur la visualisation d’une image parfaite. Quand tu vas au stade de saut, tu es un sauteur à ski, comme un oiseau tu dois anticiper, imaginer ton élan, ton envol, ton vol et la pause de tes skis dans un style parfait. A l’inverse, sur la piste de ski de fond il faut s’arracher, imaginer quelque chose qui évoque la puissance, la force et l’endurance.

– Organiser sa journée…
Il faut travailler la technique du saut à ski le matin, pour le dynamisme et la vitesse que cela nécessite. L’après-midi est généralement consacré au travail foncier, à l’endurance et la technique du ski de fond. Aussi, il n’est pas rare de retourner au tremplin pour quelques séances.
En fin d’après-midi on visionne la technique des sauts et du fond avec l’entraîneur. Les journées sont complètes en période de préparation, plus allégées pendant les compétitions, il s’agit de récupérer des efforts et de la tension engendrés.

Jean-Marc Gaillard vous donne les clés pour préparer votre saison longues distances
(Extrait ski-chrono 2010)

« Attaquer l’hiver avec du foncier »

L’entraînement…
La priorité, c’est de ne pas se laisser aller l’été. Il faut varier les sports avec, si on est motivé, du rollerski. L’objectif est d’attaquer l’hiver avec du foncier. En ce qui me concerne, je n’ai jamais été très partisan de la musculation, même si je suis conscient qu’elle fera gagner quelques dixièmes. Sur de longues distances, je ne suis pas convaincu des bienfaits de grosses séances de musculation. Ce n’est pas dans l’esprit.

La reprise sur les skis…
Il faut éviter au maximum d’arriver à la première course sans être monté sur les skis. Il faut essayer de skier régulièrement chaque semaine avec des sorties d’au moins deux heures à une allure modérée surtout lors des séances de reprise afin de retrouver les réglages de la technique. L’entraînement fractionné ne sera pas effectués sur les premières séances mais plutôt dès qu’on a un objectif précis. Il faudra alors s’appliquer à placer ce type de séances dans les semaines qui précèdent la compétition. Pour démarrer le calendrier de compétitions, il est conseillé de s’aligner sur des 21 km avant de monter sur des distances plus longues.

Les jours avant la course…
Penser à bien s’alimenter pour avoir une réserve de glucidique importante. Au niveau de l’entraînement, il n’est pas nécessaire de changer complètement ses habitudes, mais juste faire du ski tranquille. Je placerai une séance un peu plus dure le week-end avant la course. Mon conseille, couper deux à trois jours avant la course avec seulement un coup de ski la veille et pourquoi pas quelques très courtes accélérations.

L’alimentation…
Un maximum de sucres lents et surtout éviter les grands classiques la veille : viande rouge, charcuterie, fondue…Concernant le p’tit déjeuner, il faut être très attentif à ne pas avoir l’estomac gonflé, prendre des aliments que l’on digère bien. En ce qui concerne les boissons, on a de quoi tenir avec une gourde de 500 ml tout en utilisant les postes de ravitaillement de l’organisation. Il est nécessaire de tester en amont les produits que l’on va utiliser en course. Il est conseillé de s’hydrater régulièrement par petites gorgées pour éviter les maux de ventre ou des points de côté.

L’échauffement…
Cette partie est importante et délicate en même temps, le coureur de fond a le souci de se placer sur la ligne de départ assez tôt afin de ne pas se faire enfermer dès le coup de sifflet donné. Souvent, il peut se passer 15 à 30’ sans que l’on bouge réellement et l’on se refroidit assez vite. Le mieux est de retarder le maximum le placement sur la ligne et une fois installé, bouger un maximum et s’étirer pour chauffer ses muscles.

La course…
On est souvent obligé de partir vite pour prendre place rapidement dans un bon groupe. Il faut donc mettre le paquet tout en veillant à en garder sous la semelle. Après 2 à 3 km, le rythme change et il faut le garder en pensant aux 10 derniers kms, car la différence se fait souvent là.

Les douleurs…
Il n’y a pas de remèdes miracles contre les crampes , les douleurs au dos ou aux jambes. Si on a une grosse transpiration, il faut boire d’avantage et emporter avec soi des pastilles de sel. Dans tous les cas, il faut gérer au mieux se mauvais passage…jusqu’à la prochaine descente.

Divers ateliers sont prévus sur le rôle que le programme UNIVERSKI peut jouer dans la vie des athlètes.

« Ce qui est important, c’est la Manière »

« Etre heureux, pour tout ce que représentent la montagne et le ski. Et bien entendu pour le skieur, c’est la manière de skier qui importe ».

« C’est toute l’histoire du mouvement universel du ski où chacun skie à son meilleur niveau. Les jeunes veulent ressembler et vaincre leurs idoles et leur énergie est incroyable même à en oublier le bon équipement…mais ce qu’il faut comprendre, c’est qu’ils se dépassent, c’est ça le sport de haut niveau ! Elever son niveau le plus haut possible, résister à la pression et éventuellement gagner ».

C’est ce qu’il faut retenir avant tout !

« Les jeunes ne veulent pas skier en dessous de leurs possibilités. Nous avons tellement vu de gars évoluer à un niveau que nous leur connaissions pas, dans certaines disciplines, il y en a qui risquent même leur vie. Ils mettent toute leur énergie dans ce qu’ils font. C’est ça qui importe. La victoire, c’est super… mais ce qui est important c’est la manière avec laquelle on ski. Il faut être fier de la manière avec laquelle on ski, qu’il y ait ou pas une médaille. A l’arrivée, il faut être fier de sa course sans même savoir si on a gagné ».

« Cela étant, on n’y arrive pas comme ça, en tournant une clé. Quand vous êtes dans les grandes compétitions, vous pouvez utiliser tout l’environnement pour vous aider à élever votre niveau ».

Gérer la pression des jeunes

« La pression, c’est quelque chose que vous vous imposez à vous-même »

L’âge est sans rapport avec les capacités sportives et psychologiques : ils ne faut pas trop accorder d’importance à l’âge, le jeune se concentre sur la course selon son expérience, ses connaissances, son apprentissage. Etre jeune est un atout, car il y a le temps d’apprendre davantage.

Beaucoup de jeunes ont le sentiment même que les coéquipiers plus âgées non seulement les traitent comme s’ils avaient leur âge, mais les prennent aussi sous leur aile. Même s’ils ne remportent pas de médaille sur les premières grandes compétitions, c’est bénéfique pour la suite.

Intégration

L’intégration à UNIVERSKI commence par le respect des traditions du ski, l’estime des skieurs et skieuses qui ont participé à l’exercice et la considération de la philosophie de l’association. C’est donc la responsabilité des skieurs intergénérationnels d’appliquer la devise « je me souviens…unissons nos efforts » à l’histoire et d’intégrer à cette histoire les efforts des générations précédentes pour s’assurer que la génération montante s’en souvienne.
Le ski nordique doit continuer d’avancer…c’est à l’ensemble des acteurs du ski et de la montagne de véhiculer cette devise.

Je me souviens…unissons nos efforts !

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